Loi et Cas de Carcassonne
Les corridas sont tolérées par la loi « lorsqu'une tradition locale ininterrompue peut être invoquée ».
En principe.
En réalité, cette dérogation à la loi est floue.
Prenons le cas du procès de Carcassonne qui s’est déroulé en 2002. Les pro-corrida veulent organiser une corrida dans cette ville et les associations anti-corrida ripostent judiciairement.
Ces dernières estiment que la tradition locale a été interrompu car :
• La dernière corrida avait été organisé en 1954. Cela faisait 48 ans que la corrida avait disparu de Carcassonne.
• Les arènes avaient été détruites en 1955.
(Pour information : aujourd’hui, les corridas organisées à Carcassonne se font dans des arènes… démontables !)
Contre toute attente, la justice décidera de réintroduire la corrida à Carcassonne car une minorité a su faire « subsister la tradition » avec la présence de clubs taurins « actifs » au sein de la ville qui a organisé des déplacements dans d’autres villes taurines, des apéritifs et des expositions autour des corridas. Ces arguments ont suffi pour que les juges estiment que la tradition était ininterrompue !
Ensuite, nous pouvons nous intéresser au terme « local » de la loi. En 2000, la Cour de Cassation a apporté un élément de réponse : il existe une tradition taurine « entre le pays d'Arles et le Pays basque, entre garrigue et Méditerranée, entre Pyrénées et Gascogne, en Provence, Languedoc, Catalogne, Landes et Pays basque » Encore une fois, c’est flou, non ?
N’a-t-on pas l’impression que les législateurs font de grands accommodements avec les différentes lois existantes et que leurs incohérences en deviennent révoltantes ?
Sources : diverses.
https://www.liberation.fr/societe/2002/08/31/le-tribunal-autorise-la-corrida-a-carcassonne_414014/?fbclid=IwAR3m-_3nLUTvO8GkEN5zj3VGVRnoWevzvPr6iLziWAg7g1ZlOlI2XPf9SKQ